Un insecte qui attaque et tue les frênes
L’agrile du frêne fait l’actualité en cet été 2014, on note sa progression à Montréal et Québec.
Il faut redoubler de méfiance… Avec raison.
L’agrile du frêne attaque et tue les frênes en bonne santé. Originaire de l’Asie, il a été détecté pour la première fois au Québec en 2008. L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a émis des règlements pour quasi tout le Sud de la province afin de restreindre les mouvements des produits du frêne, dont le bois de chauffage.
L’insecte se répand inexorablement à travers le pays. Identifié à Toronto en 2007, à Ottawa en 2008 et à Montréal en 2011, Québec la Capitale se prépare à lutter pour la survie des 13000 frênes de ville.
De la prévention active à Dorval
Pointe-Claire et Dollard-des-Ormeaux étant infestés par l’agrile du frêne. Dorval soutient financièrement ses administrés et tente de maintenir l’insecte hors de ses murs. Elle finance 50% des coûts d’inspection et de traitement des arbres à raison de 1500 $ par adresse. La ville traite par ailleurs ses propres arbres.
Stratégie différente à Pointe-Claire
50% de ses frênes, soit 4000 arbres, se trouvant sur des terrains privatifs, Pointe-Claire mise sur sa population. Elle a mis en place des mesures incitatives en éliminant les coûts liés à l’obtention d’un permis d’abattage des frênes.
Le traitement de l’agrile du frêne à Montréal
Depuis trois ans, Montréal tente de limiter la casse, mais le budget consacré au sauvetage des frênes s’alourdit chaque année, on parle de près d’un million et demi de dollars pour 2014. Il faut dire que le traitement préventif d’un arbre au biopesticide TreeAzin coûte en moyenne 200 $, et il faut le refaire aux deux ans. Voir la ref.
Blainville a mis en place un plan de lutte préventive
En l’absence de l’insecte sur son territoire jusqu’à maintenant, et puisque la prévention est le meilleur allié dans la lutte contre ce fléau du frêne, Blainville a mandaté un exterminateur spécialiste (Novafor) pour qu’elle traite les frênes sains et tienne ses citoyens informés via un site Web: www.blainville.ca/environnement/
Des pièges contre l’agrile du frêne
Depuis le début du mois de juin, l’entomologiste de Ressources naturelles Canada Robert Lavallée entomologiste et son assistante ont installé une trentaine de pièges à Montréal (45 000 frênes)
Principe du piège
On attire l’agrile avec des phéromones de la femelle qu’on dépose sur un petit bout de caoutchouc (le piège) un simple carton enduit d’une puissante colle capture l’insecte définitivement.
Mais M. Lavallée teste aussi une forme de lutte plus biologique. Un nouveau dispositif contenant un champignon est suspendu aux arbres, ce champignon qui ressemble à une poudre blanche est pathogène pour l’agrile. Un individu infecté transmet donc l’infection lors des nombreux accouplements qui caractérise ce coléoptère. Les tests en laboratoire ont démontré que le moindre contact de l’agrile avec la fine poudre, assurait une mortalité de 50% des individus présents en cinq jours, une voie enthousiasmante.
L’insecticide
TreeAzin ® est un insecticide systémique injectable formulé avec de l’azadirachtine, un extrait de «semences d’arbres». Au Canada, TreeAzin est inscrit par la lutte antiparasitaire de l’Agence de réglementation de Santé Canada (ARLA) (de PCP 30559).
Le Ministère de l’Ontario de l’Environnement (MEO) a homologué TreeAzin en tant que pesticide de classe 4, les moins dangereux dans le commercial, et classé sa molécule active en classe 11. TreeAzin est exonérée de la loi d’interdiction des pesticides cosmétiques de l’Ontario. En complément lire cet excellent article.
Abat extermination ne traite pas l’agrile du frêne
En vertu de la Loi sur la protection des végétaux, l’ACIA a la responsabilité d’empêcher l’introduction ou la propagation au Canada de phytoravageurs justiciables de quarantaine.
Le traitement contre l’agrile du frêne n’est pas du ressort des exterminateurs.
Laisser un commentaire